Le dernier round de préparation s’annonce palpitant à la Cité des Sports de Rixheim : après un revers instructif face à Dijon, l’ASPTT Mulhouse/Rixheim accueille dimanche un voisin ambitieux, Belfort Handball. Dans moins d’une semaine, la Coupe de France masculine ouvrira un exercice 2025-2026 marqué par des mutations profondes sur les bancs, dans les effectifs et même sur le marché de l’équipement. Le duel alsaco-franc-comtois servira de laboratoire géant : charges physiques, choix tactiques, gestion mentale, tout sera passé au tamis pour évaluer la solidité du collectif et la pertinence des nouveaux systèmes. Derrière les débats sportifs, l’enjeu est double : affirmer la montée en puissance d’un club qui rêve encore d’élite, et mesurer l’effet des réformes de la LNH sur les budgets, la formation et la visibilité médiatique. À une semaine d’un match couperet, chaque détail comptera.
Préparation physique : ultime charge avant le franchissement de la ligne rouge
Le staff de l’ASPTT Mulhouse/Rixheim a choisi une programmation musculaire progressive, inspirée de la méthode scandinave popularisée par le préparateur du Marseille Provence. Trois blocs de travail ont rythmé l’été : un cycle fondamental pour la VO2 max, quinze jours consacrés à la vitesse spécifique et un micro-cycle de surcharges lactiques qui culmine cette semaine. La défaite 26-34 contre Dijon a mis en exergue un pic de fatigue attendu ; l’idée était de pousser l’organisme à son point de rupture pour déclencher les adaptations.
Selon les données GPS collectées par le préparateur, la ligne arrière a couvert 7,8 km en haute intensité et le pivot hongrois Szabo a cumulé 47 impacts supérieurs à 5 g. La séance du jeudi, axée sur la filière alactique, a vu les joueurs enchaîner des sprints de 20 m avec changement de direction, chaussés en Nike Zoom HyperSpeed ou en Puma Accelerate.
- Objectif énergie : maintenir un ratio force/masse optimal (2,6 N/kg pour les ailiers)
- Objectif prévention : passer sous la barre de 2 % de déshydratation corporelle en match sec
- Objectif explosivité : atteindre 42 cm de détente sèche sur plate-forme force
Pour fluidifier la récupération, les kinés ont mis à profit la cryothérapie corps entier et la technique PNO (Post-Negative Overload), popularisée par la NBA. Notons aussi l’arrivée d’une ceinture respiratoire connectée, signée Adidas, qui ventile en temps réel l’indice d’oxygénation musculaire.
| Journée | Contenu | Charge (RPE) | Outil clé |
|---|---|---|---|
| Lundi | Pliométrie & renforcement tronc | 8 | Med-ball 5 kg |
| Mardi | Jeu de transition full court | 9 | Ballon Select Ultimate |
| Jeudi | Sprints 20 m + changements | 9 | Capteurs Decathlon K-Track |
| Vendredi | Match amical Dijon | 10 | Chaussures Kempa Wing Lite |
Quand la fatigue devient un allié
Le préparateur rappelle souvent l’exemple de Nikola Karabatic, revenu au sommet après une phase de sur-entraînement assumée – témoignage relaté dans cette interview. Mulhouse/Rixheim s’inspire de cette philosophie : accepter la lourdeur des jambes pour engranger de la force mentale. À chaque fin de séance, un défi bonus oppose les joueurs sur 60 sec ; le vainqueur est exempté de nettoyage de vestiaire. Un rite fédérateur.
Architecture tactique : défense mobile et contre-attaque éclair face à Belfort
L’ingénierie tactique est axée sur une défense 1-5 modulaire, capable de muter en 0-6 si le score l’exige. Contre Dijon, les rotations ont révélé des trous dans la coordination entre poste 2 et axial droit ; un problème que les joueurs ont filmé puis disséqué en séance vidéo. Dimanche, Belfort Handball pourrait condamner chaque hésitation grâce au demi-centre Leclerc, adepte du duel en un-contre-un.
Le staff veut imposer, dès la 6ᵉ minute, un jeu de relance court en trois passes : gardien – demi – ailier. Ce schéma, baptisé « Albatros », s’appuie sur la précision du ballon Select Ultimate que les joueurs considèrent plus adhérent qu’un Hummel Concept 3. En transition, la paire d’ailiers Zeller-Gérard doit casser le rideau avec un départ intérieur-extérieur, stratégie observée chez la réserve du Brest Bretagne – voir cet article.
- Phase A : bloc haut, interception, passe cloche
- Phase B : sprint ailier, fixation demi, croisé pivot
- Phase C : shoot zone 6 ou passe en aile inverse
Pour muscler le contre, le coach exige deux changements attaque/défense en moins de 4 sec. Les nouveaux maillots Hummel arborent des manches plus courtes afin de réduire la prise au maillot par l’adversaire ; un détail qui compte.
Dimanche, la clé sera le duel des gardiens. L’ex-Massy Justin Portat affiche 38 % d’arrêts depuis le début de la prépa belfortaine. En face, Sanchez tourne à 34 % mais brille aux jets de 7 m (71 % d’arrêts). Le bras de fer psychologique pourrait basculer sous le regard de la LNH, qui teste cette saison un logiciel de tracking sur la trajectoire des tirs à plus de 90 km/h.
Réactions après vidéo-analyse : ajustements en temps réel
Le logiciel SportCode autorise le découpage instantané des séquences ; chaque joueur commente son action face au groupe. Ce procédé, emprunté au rugby, nourrit la responsabilisation. Exemple : sur le dernier match, le pivot a admis avoir ignoré le croisé arrière gauche – une auto-critique qui a déverrouillé la discussion. La session dure 17 min pour éviter la saturation cognitive.
Maîtrise émotionnelle : transformer la pression en carburant positif
À une semaine de la Coupe de France, la pression grimpe. Les anciens évoquent souvent la remontada de 2023, quand Mulhouse/Rixheim avait renversé Saint-Raphaël en prolongation en terminant à quatre joueurs de champ. Cette mémoire collective sert d’assise mentale : « On sait survivre », martèle le capitaine. Pour canaliser les émotions, le club a recruté une préparatrice mentale venue du ski alpin, discipline coutumière des décisions à haute vitesse.
Un protocole de respiration carré-box (4-4-4-4) est pratiqué avant l’échauffement, suivi d’une visualisation guidée de 90 sec. Les sportifs choisissent un mot-clé – on a entendu « impact », « tempo », « lucidité ». Cette routine s’ajoute à la capsule d’auto-hypnose sonore fournie par Puma via son appli PWR Mind.
- Respiration carré-box
- Visualisation cinétique
- Ancrage kinesthésique (toucher du pouce-index)
- Check collectif pour cohésion
Les séances incluent un jeu de cartes d’images, technique Gestalt : chaque joueur pioche une photo qui symbolise son état intérieur. L’ailier droit a tiré un aigle, preuve de sa volonté de surplomber l’adversaire. Ces indices enrichissent le discours du coach : parler à l’émotion plutôt qu’à la tactique.
L’enjeu vu par les supporters
À Rixheim, le Kop Bleu-Vert affiche complet. Les encouragements seront amplifiés par un système sonore acquis grâce au mécénat Nike. Les fans ne veulent pas revivre la frustration de 2024 où l’équipe avait chuté d’un but contre Sarrebourg, match resté dans les mémoires comme le « Shoot du Poteau ». La peur du remake agit comme un aiguillon.
Belfort Handball : l’ADN renouvelé pour surprendre en Nationale 1
Belfort affronte Mulhouse/Rixheim avec une ossature rafraîchie : cinq recrues dont le pivot autrichien Steiner (1,99 m) et Justin Portat dans la cage. Après un succès 26-18 à Lure et une chute 33-40 contre Konstanz, le staff a identifié trois axes d’amélioration : densité défensive zone 9 m, alignement première seconde vague et discipline sur les sanctions temporaires.
- Recrues clé : Steiner, Portat, Leclerc
- Style offensif : demi-centre axial, fixation pivot
- Objectif : Top 4 du groupe Nord-Est de N1
L’écosystème belfortain bénéficie d’une subvention municipale réévaluée de 12 % en 2025, signe d’un engagement politique. L’entraîneur, ex-adjoint à Sélestat, est réputé pour son sens du détail : il mesure le temps entre récupération et première passe de contre-attaque, chrono en main.
La rivalité géographique nourrit les récits. On rappelle qu’en 2019, Belfort avait sorti Mulhouse/Rixheim en Coupe de France après deux prolongations, grâce à un kung-fu sur la sirène. Les joueurs alsaciens, avertis, évoquent aujourd’hui « une blessure à refermer ».
Le facteur gardien : duel de mentalistes
Justin Portat, formé à Massy puis passé par la Proligue, mise sur un gainage spécifique inspiré du water-polo pour exploser sur ses appuis. Face à lui, Sanchez s’entraîne au jonglage à deux ballons Select pour développer coordination œil-main. Un match dans le match qui pourrait faire basculer la rencontre.
Technologie et équipements : Hummel, Select, Kempa dans la bataille des détails
Le handball moderne s’éloigne de l’ère « colle à la résine et short en coton ». À Rixheim, chaque marque rivalise d’innovations :
- Hummel : maillot à fibres recyclées, capteurs NFC intégrés dans le logo
- Select : ballons Ultimate cousus main, surface 3D à micro-aspérités
- Kempa : semelles Wing Lite 15 % plus légères
- Adidas : ceinture respiratoire OxyPulse
- Puma : appli de cohérence cardiaque PWR Mind
- Nike : soutien au Kop via la technologie SoundAmplify
- Decathlon : capteurs K-Track pour l’analyse biomécanique
Le staff a comparé les données de glisse et d’adhérence sur parquet Viroc ; verdict : le Select offre un indice GripBox de 0,82 contre 0,78 pour un Molten. Mais la durabilité du revêtement Hummel résiste mieux aux abrasions. Ce choix influence la tactique : un ballon plus adhérent favorise la passe croisée longue, arme privilégiée de l’arrière gauche.
Focus sur la colle sans résine
La LNH expérimente une résine biodégradable qui se dissout en 48 h, initiative saluée par Claude Onesta lors de sa tournée – voir cet évènement. Mulhouse/Rixheim utilisera cette solution dimanche pour anticiper les normes fédérales 2026.
Rayonnement local : l’Alsace handballistique en ébullition
La Cité des Sports est devenue un moteur touristique : 18 % des spectateurs viennent de plus de 40 km. Les commerçants de Rixheim ajustent leurs horaires ; un bar à tapas propose une carte « temps-mort » inspirée de l’Espagne. Le club organise une bourse au matériel, encouragé par la mairie : les jeunes licenciés échangent leurs chaussures Kempa contre des Adidas à peine usées.
- Affluence moyenne : 1 350 fans
- Dépenses par spectateur : 18 € (boissons + merchandising)
- Impact économique local : 240 k€ par saison
Le cercle féminin n’est pas en reste : une joueuse de la N2 a été invitée par Metz, rappelant le transfert de Johanna Bundsen détaillé ici. Les jeunes voient un parcours possible vers l’élite.
De plus, la région coopère avec Bale : un match de gala est prévu, clin d’œil à l’affiche Bâle vs Sarrebourg. Objectif : inscrire Mulhouse/Rixheim dans un triangle transfrontalier Strasbourg–Bâle–Freiburg.
Handball et solidarité
Le club s’associe à l’opération « Un ballon pour un sourire » : chaque but marqué en amical déclenche un don d’1 € à l’hôpital pour enfants de Mulhouse. Après le 26-34 de Dijon, 26 € ont déjà été récoltés.
Marché des transferts et gouvernance LNH : vers une ère de régulation renforcée
En 2025, la LNH introduit un plafond salarial modulable selon la formation locale. Mulhouse/Rixheim, doté d’un centre de formation labellisé niveau 2, bénéficie d’un bonus de 150 k€ sur la masse joueur. Cette manne a permis de prolonger le demi Lescure, courtisé par Caen – voir cet article.
Le mercato reste animé : le colosse Monténégrin Djokic a signé au Roz Hand Du, tandis que Fares Ghoul illumine déjà le CAEN HB (source). Ce brassage attise les ambitions. Mulhouse/Rixheim a préféré la stabilité : seulement deux arrivées ciblées, dont le défenseur bulgare Petrov, 113 km/h au tir.
- Plafond salarial N1 : 1,2 M€
- Bonus formation : 150 k€
- Âge moyen du groupe : 25,6 ans
La variable jeunes
Le staff parie sur Collet (19 ans), élu MVP du championnat U21. Son inclusion libère une place d’étranger, option utile si la montée en Proligue se précise. La LNH pourrait imposer une règle 4 U23 en feuille de match d’ici 2027 : Mulhouse/Rixheim anticipe déjà.
Projection du match : scénarios, clés et incertitudes
L’analyse statistique a fait tourner 10 000 simulations ; Mulhouse/Rixheim sort vainqueur dans 62 % des cas, avec un écart moyen de 3,4 buts. Belfort remporte 28 %, 10 % finissent à égalité. Les facteurs pivot :
- Efficacité aux 7 m : +12 % de probabilité de gain par tranche de 10 % d’arrêts
- Turnovers defensifs : chaque perte dans les 9 m coûte 0,7 but
- Faute offensive avant la 20ᵉ minute : impact moral estimé à −5 % sur la suite
Le scénario dit « catapulte » verrait Belfort prendre 4 buts d’avance en début de match, obligeant Mulhouse/Rixheim à passer en défense haute. À l’inverse, le scénario « étau » supposerait un +3 alsacien dès la 15ᵉ minute, menant à une gestion longue des possessions.
Les inconnues météorologiques et parquet
La température annoncée de 27 °C pourrait rendre la résine plus liquide. Les équipes d’entretien passeront la raclette toutes les 12 min. En cas d’humidité excessive, la LNH autorise l’utilisation de serviettes individuelles sur le banc, pratique déjà courante en N1F (exemple).
Questions fréquentes autour de l’ultime test Mulhouse/Rixheim – Belfort
Qui arbitrera la rencontre ?
Le duo alsacien Steiner-Bonnal, familier des joutes de N1, a été désigné, garantissant une lecture précise du jeu rapide.
Les nouveaux maillots Hummel seront-ils disponibles à la vente ?
Oui, une boutique éphémère ouvrira une heure avant le coup d’envoi ; 200 unités en pré-série sont prévues.
Pourquoi la rencontre se joue-t-elle à 15 h ?
La LNH souhaite tester un créneau horaire optimisé pour la diffusion web ; un sondage sur 5 000 fans a montré un pic de connexion à 15 h 30 le dimanche.
Le match sera-t-il diffusé en streaming ?
Oui, la plate-forme HandballTV propose la rencontre gratuitement, avec statistiques en direct.
Quelles animations pour les enfants ?
Un atelier tir radar Select, un jeu concours Adidas autour du shoot le plus puissant et la présence mascotte Loki la Loutre sont programmés dès 13 h 30.