À bientôt 53 ans, Rémy « Bouli » Stambouliyan défie le temps et les préjugés sur le terrain de handball. Gardien de but du Châteauneuf Handball, cet éternel passionné continue d’arrêter des tirs de joueurs parfois plus jeunes que son propre fils. Comment expliquer une telle longévité dans un sport aussi exigeant? Entre hygiène de vie irréprochable, passion dévorante et mental d’acier, plongée dans le parcours extraordinaire d’un homme qui refuse de raccrocher les gants.
La légende vivante du handball provençal
Dans l’univers du handball masculin régional, son nom résonne comme celui d’un phénomène. Rémy Stambouliyan, surnommé affectueusement « Bouli » par ses coéquipiers, est devenu une véritable institution à Châteauneuf-les-Martigues. À 53 printemps, ce gardien d’exception continue de repousser les limites de l’âge dans un sport où la plupart des joueurs rangent leurs crampons bien avant la quarantaine.
« Certains soirs, le corps tire un peu. La récupération est plus difficile qu’avant », confie-t-il avec un sourire malicieux. « Mais l’envie de jouer est toujours là, intacte. Je mets tout en œuvre pour rester compétitif et performer dans de bonnes conditions. » Une détermination qui force le respect, même chez les adversaires les plus coriaces.
- 3 entraînements hebdomadaires malgré son âge avancé
- Une hygiène de vie exemplaire comme secret de longévité
- Une carrière débutée avec l’OM-Vitrolles dans les années 90
- Une activité physique régulière en dehors du handball
De l’OM-Vitrolles à Châteauneuf : un parcours riche en émotions
L’histoire de Bouli avec le handball commence dans les années 90, lorsqu’il intègre le prestigieux OM-Vitrolles à seulement 20 ans. Troisième gardien derrière des légendes comme Bruno Martini et Mirko Basic, il participe à l’épopée victorieuse en Coupe des Coupes face aux Hongrois de Vezprem. « J’étais aux côtés des Volle, Richardson, Gardent… Je les ai revus 20 ans après. Ils se souvenaient encore de moi. J’ai beaucoup appris à leurs côtés », raconte-t-il avec une émotion palpable.
Son parcours l’a ensuite mené à Aix-en-Provence, où il a connu ses plus belles années en deuxième division, avant qu’elle ne devienne professionnelle. « C’est mon club de cœur avec Vitrolles. Je m’y suis épanoui, j’ai pu me construire là-bas, m’entraîner intensivement avec des internationaux comme Cochard ou Quintin. C’était un cadeau du ciel », confie-t-il avec nostalgie.
Étape de carrière | Club | Faits marquants |
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Début de carrière | OM-Vitrolles | Vainqueur de la Coupe des Coupes |
Années de maturité | Aix-en-Provence | Pilier de l’équipe en D2 non-professionnelle |
Expérience | Divers clubs provençaux | De la D1 aux divisions départementales |
Aujourd’hui | Châteauneuf HB | Gardien titulaire en Nationale 3 |
Aujourd’hui à Châteauneuf Handball, Bouli forme un duo redoutable avec Jordan Ridoux dans les cages. Son expérience fait merveille en Nationale 3, un niveau que son ancien coéquipier Arnaud Leforestier qualifie de « haut niveau ». « Quand je vois que personnellement, à 58 ans, je suis cassé de partout alors que j’ai arrêté ma carrière à 38 ans, ce qu’il fait, c’est total respect », témoigne Leforestier. « Il faut avoir un mental d’acier pour jouer encore à son âge, surtout en N3. Mais Bouli a toujours eu le feu sacré en lui. »
Les secrets d’une longévité exceptionnelle sur les terrains
Comment expliquer qu’à un âge où la plupart des sportifs profitent de leur retraite, Rémy Stambouliyan continue de briller au plus haut niveau amateur? L’activité perceptive et décisionnelle du gardien de but est certes moins éprouvante physiquement que celle des joueurs de champ, mais elle nécessite des réflexes intacts et une explosivité que peu d’hommes de son âge peuvent encore revendiquer.
Un mental d’acier et une passion intacte
Pour comprendre la longévité exceptionnelle de Bouli, il faut d’abord évoquer son mental hors norme. « Mentalement, il faut être fort pour supporter les entraînements en hiver, les déplacements, les matches face à des petits jeunes aux dents longues », analyse son ancien coéquipier Arnaud Leforestier. Cette force psychologique, Stambouliyan l’a cultivée tout au long de sa carrière.
À Châteauneuf, il ne se contente pas de jouer. Il transmet également son savoir aux moins de 17 ans du club, perpétuant ainsi l’histoire du handball qu’il connaît si bien. Cette double casquette de joueur et de mentor lui permet de rester connecté aux nouvelles générations et d’entretenir sa passion.
- Préparation mentale rigoureuse avant chaque match
- Visualisation positive des situations de jeu
- Acceptation des douleurs liées à l’âge sans en faire une excuse
- Transmission de son expérience aux jeunes gardiens
- Plaisir intact de jouer et de progresser encore
La routine d’entraînement de Bouli impressionne même les plus jeunes joueurs. À 53 ans, il suit le même programme physique que ses coéquipiers, sans aménagement particulier. « Je fais la même chose que les autres au niveau physique », affirme-t-il fièrement. Une rigueur qui explique sa capacité à encore rivaliser avec des joueurs qui pourraient être ses enfants.
Composante | Routine de Bouli | Impact sur sa longévité |
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Préparation physique | 3 séances handball + sport complémentaire | Maintien de la condition générale |
Nutrition | Alimentation équilibrée, hydratation optimale | Récupération facilitée |
Récupération | Étirements, bains froids, sommeil régulier | Préservation des articulations |
Mental | Passion intacte, plaisir de jouer | Motivation constante |
La technique spécifique du gardien comme atout longévité
Le poste de gardien de but permet certainement une carrière plus longue que les autres positions, mais Rémy Stambouliyan a poussé cette logique à l’extrême. Sa technique, perfectionnée au fil des décennies, lui permet d’économiser son énergie et de maximiser son efficacité. Comme le montrent les techniques de parade glissée qu’il maîtrise à la perfection, Bouli compense la perte d’explosivité par un placement irréprochable et une lecture du jeu exceptionnelle.
Son expérience lui permet d’anticiper les trajectoires et de déchiffrer les intentions des tireurs avant même qu’ils n’arment leur bras. Une qualité que même les gardiens internationaux comme Charles Bolzinger cherchent à développer au plus haut niveau.
- Anticipation des trajectoires de tir
- Économie de mouvements pour préserver l’énergie
- Placement parfait réduisant les angles de tir
- Communication constante avec sa défense
- Adaptabilité tactique face aux différents adversaires
Une histoire de famille: quand le père affronte ou joue avec son fils
L’histoire de Rémy Stambouliyan prend une dimension encore plus extraordinaire lorsqu’on évoque son fils, Sevan. Car oui, le destin a offert à Bouli l’opportunité rare de former une doublette de gardiens père-fils au sein du Châteauneuf Handball. « Je n’avais jamais imaginé pouvoir jouer avec lui un jour… Jusqu’à ce que le moment se présente », confie-t-il avec émotion.
La transmission intergénérationnelle du talent de gardien
Si le handball est souvent décrit comme une histoire de familles, celle des Stambouliyan en est l’illustration parfaite. Père et fils partagent non seulement la même passion, mais aussi le même poste spécifique de gardien de but. Une situation aussi rare que touchante qui suscite l’admiration dans le milieu du handball régional.
« Je l’ai accompagné dans les équipes de jeunes. J’adore le voir performer et sortir des 17, 20 arrêts en excellence », confie Rémy, avec une fierté paternelle évidente. Mais l’homme aux principes solides tient à préciser: « Il n’était pas question que je lui donne ma place. S’il est amené à jouer, c’est que c’est l’entraîneur qui l’a voulu. »
Cette transmission de père en fils s’observe également dans d’autres familles du handball français, comme l’expérience d’Adrien Dipanda qui jongle entre sa carrière de joueur et sa vie de père.
Aspect | Rémy « Bouli » Stambouliyan | Sevan Stambouliyan |
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Style de jeu | Technique, placement, expérience | Explosivité, réflexes, modernité |
Catégorie | Équipe première (Nationale 3) | Équipe jeunes (Excellence) |
Parcours | De la D1 aux divisions départementales | Formation au Châteauneuf HB |
Relation | Père et mentor | Fils et héritier sportif |
Cette relation père-fils sur le terrain rappelle les grandes dynasties du sport français. À l’image de jeunes talents qui brillent aujourd’hui dans des clubs prestigieux, Sevan bénéficie d’un mentor exceptionnel en la personne de son père.
Des défis uniques dans une carrière extraordinaire
À l’aube d’un match crucial contre Vitrolles, un autre club qui a marqué sa carrière, Rémy Stambouliyan peut se targuer d’avoir vécu des expériences que peu de handballeurs peuvent revendiquer. « Je peux dire que j’ai tout connu dans ma carrière. De la D1 au plus bas niveau départemental quand je suis allé donner un coup de main en équipe réserve », apprécie celui qui n’envisage pas encore de raccrocher les gants.
À l’image des équipes qui affrontent des adversaires redoutables, Bouli se prépare mentalement pour chaque match comme s’il s’agissait d’un défi personnel. Sa longévité exceptionnelle s’explique notamment par cette capacité à se renouveler constamment et à trouver de nouvelles sources de motivation.
- Adapter son jeu aux évolutions du handball moderne
- Jouer avec et contre plusieurs générations de joueurs
- Enchaîner les saisons sans perdre en motivation
- Transmettre son expérience tout en restant performant
- Conserver l’humilité malgré un parcours hors normes
« Je suis dans la transmission, l’envie est toujours là alors pourquoi ne pas faire une saison encore si les conditions sont là », confie-t-il en regardant vers l’avenir. Cette mentalité de respect pour le sport et de passion intacte explique pourquoi, à bientôt 53 ans, Rémy « Bouli » Stambouliyan continue d’écrire sa légende dans le handball provençal.
Comme le résume parfaitement son ancien coéquipier Arnaud Leforestier: « Il n’a jamais couru de sa carrière! Et en plus il est gardien, il peut jouer jusqu’à 63 ans ce fada! » Une boutade affectueuse qui illustre parfaitement l’admiration que suscite cet éternel gardien de but, dont l’irrésistible parcours continue d’inspirer les générations futures de handballeurs.