Le champion du monde de handball 2017 a raccroché le maillot en mai dernier, tournant la page d’une carrière exceptionnelle à 36 ans. Mais contrairement à beaucoup d’athlètes de haut niveau qui peinent à trouver leur voie après le sport, l’ancien international français avait déjà anticipé sa reconversion depuis plusieurs années. Entre voyage autour du monde en famille et lancement d’entreprises, Adrien Dipanda vit une transition passionnante. Installé à Saint-Raphaël depuis une décennie, ce Dijonnais de naissance s’apprête maintenant à entamer un nouveau chapitre de sa vie en Espagne, loin des parquets mais toujours avec cette même soif d’adrénaline qu’il retrouve désormais dans l’entrepreneuriat.
Une reconversion préparée bien avant la fin de carrière
Quand on évoque la reconversion des sportifs professionnels, on imagine souvent un saut dans l’inconnu. Pour Adrien Dipanda, le passage vers l’après-carrière s’est fait avec méthode et anticipation. « La chance que j’ai, c’est que je peux vivre deux vies », confie l’ancien arrière droit qui n’a pas attendu la fin de sa carrière pour se lancer dans l’entrepreneuriat.
Dès 2016, alors qu’il brillait encore sur les parquets et décrochait la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Rio, Dipanda créait déjà sa première entreprise. Une double vie qu’il a menée pendant huit ans, jonglant entre ses responsabilités de capitaine à Saint-Raphaël et ses projets professionnels parallèles.
- Création de sa première entreprise en 2016
- Développement de plusieurs activités pendant sa carrière sportive
- Cofondateur de « Tiger Solution » et « Nos Bétons du Sud »
- Formation à l’IDRAC Business School
Cette préparation minutieuse lui a permis d’aborder sa retraite sportive avec sérénité. « Le handballeur déjà entrepreneur durant sa carrière » comme le titraient Les Échos, avait posé les jalons de sa reconversion bien avant que le dernier coup de sifflet ne retentisse.
Parcours sportif | Parcours entrepreneurial |
---|---|
Formé à Montpellier | Formation à l’IDRAC Business School |
72 sélections en équipe de France | Création d’entreprise dès 2016 |
Champion du monde 2017 | Cofondateur de plusieurs sociétés |
Vice-champion olympique 2016 | Développement immobilier et construction |
Le handball dijonnais, berceau d’une carrière internationale
Si sa carrière l’a mené aux sommets du handball mondial, c’est bien à Dijon que tout a commencé pour Adrien Dipanda. « Le vrai handball, je l’ai appris à Dijon« , confiait-il récemment. Né dans la capitale bourguignonne le 3 mai 1988, c’est dans sa ville natale qu’il a fait ses premiers pas sur un terrain.
Même si Montpellier l’a ensuite formé au plus haut niveau, le géant dijonnais (2,02m) garde un attachement particulier à ses racines. Il y revient régulièrement pour voir sa famille – parents, frère et sœur – qui y réside toujours.
Son parcours exceptionnel l’a ensuite conduit jusqu’à la consécration mondiale en 2017, avec ce titre de champion du monde qui reste gravé dans la mémoire des fans de handball français. Dipanda aura marqué sa génération par sa puissance et son engagement.
Couper net pour mieux rebondir
Contrairement à certains sportifs qui s’accrochent à leur passé glorieux, Adrien Dipanda a fait le choix radical de tourner la page. Une rupture nette, presque chirurgicale, avec son ancienne vie. « Je voulais vraiment sentir qu’il y a un nouveau Adrien, plus Adrien Dipanda le handballeur », explique celui qui a délibérément pris ses distances avec le monde du handball.
Cette approche radicale peut surprendre pour un homme qui a consacré plus de quinze ans au haut niveau, mais elle témoigne d’une volonté farouche de se réinventer. Depuis sa retraite en mai dernier, l’ancien capitaine de Saint-Raphaël n’a pas regardé un seul match, n’a pas remis les pieds au palais des Sports et évite même de parler de handball.
- Aucun match regardé depuis sa retraite
- Pas de retour au palais des Sports de Saint-Raphaël
- Évite les conversations sur le handball
- N’a même pas suivi les Jeux Olympiques de Paris
Un tour du monde pour digérer la fin d’une ère
Pour marquer cette transition vers sa nouvelle vie, Adrien Dipanda a choisi l’évasion et le dépaysement. « On est parti trois mois en famille faire le tour du monde, histoire de digérer », raconte-t-il. Un périple qui l’a mené du Mexique (un mois) à Saint-Martin, puis en République dominicaine, avant de mettre le cap sur l’Espagne et le Maroc.
Cette parenthèse familiale a été l’occasion pour lui de décompresser, de prendre du recul et de se préparer mentalement à cette nouvelle phase de son existence. Plus qu’un simple voyage touristique, c’était une transition symbolique entre deux chapitres de sa vie.
Étape du tour du monde | Durée | Signification |
---|---|---|
Mexique | 1 mois | Décompression initiale |
Saint-Martin | Passage | Transition |
République dominicaine | Séjour | Ressourcement |
Espagne | Exploration | Préparation à l’installation |
Maroc | Conclusion | Retour vers l’Europe |
Un choix radical qui illustre sa détermination de ne pas être prisonnier de son passé, aussi glorieux soit-il. « Même les Jeux, je n’ai pas regardé« , confie celui qui avait pourtant vécu l’aventure olympique en 2016, décrochant l’argent avec les Bleus.
L’entrepreneuriat comme nouvelle source d’adrénaline
Si certains sportifs professionnels peinent à retrouver l’intensité émotionnelle de la compétition après leur carrière, Adrien Dipanda a trouvé dans l’entrepreneuriat un substitut parfait. « C’est dans ce domaine que je retrouve cette étincelle », explique l’ancien international français qui compare les sensations du business à celles qu’il éprouvait sur les parquets.
Loin d’être un novice dans le milieu, le Dijonnais a développé depuis des années plusieurs activités, notamment dans le secteur de l’immobilier et de la construction. Son profil LinkedIn témoigne de cette double casquette qu’il portait déjà: « Handballeur Pro / cofondateur Tiger solution – Nos Bétons du Sud ».
- Développement d’une société dans le béton décoratif
- Investissements immobiliers
- Projets de construction
- Diversification des activités entrepreneuriales
- Réseau professionnel développé pendant sa carrière sportive
L’espagne comme terre d’avenir
Au-delà de sa reconversion professionnelle, c’est aussi un changement de vie personnel qui attend l’ancien champion. Après une décennie passée à Saint-Raphaël, où il a porté les couleurs du SRVHB et capitainé l’équipe varoise, Adrien Dipanda s’apprête à quitter la Côte d’Azur pour l’Espagne.
Un choix mûrement réfléchi qui s’inscrit dans la continuité de sa stratégie de reconversion. Lors de son tour du monde familial, l’Espagne a visiblement séduit celui qui avait prédit, quelques mois avant sa retraite, que son club terminerait dans le top 5 de la Starligue.
Aspect de la reconversion | Pendant la carrière | Après la carrière |
---|---|---|
Lieu de vie | Saint-Raphaël (France) | Espagne |
Activité principale | Handball professionnel | Entrepreneuriat à temps plein |
Focus business | Activité secondaire | Développement international |
Rythme de vie | Dicté par les compétitions | Organisé autour de la famille et des projets |
Cette installation en Espagne marque symboliquement ce nouveau départ tant désiré par l’ancien sportif de haut niveau. Une façon aussi de concrétiser géographiquement cette transition entre deux vies.
Les enseignements du sport de haut niveau appliqués au business
S’il a volontairement coupé les ponts avec le monde du handball en tant que pratique sportive, Adrien Dipanda n’a pas pour autant renié les précieux enseignements tirés de ses années au plus haut niveau. Son expérience d’athlète professionnel lui a fourni des compétences transférables particulièrement précieuses dans le monde des affaires.
Sa capacité à gérer la pression, développée lors des compétitions internationales comme lorsqu’il affirmait en 2021 que « l’équipe n’était pas encore au niveau pour aller chercher une médaille« , lui sert aujourd’hui dans la gestion de ses entreprises. De même, les valeurs de persévérance et de travail d’équipe restent au cœur de sa philosophie entrepreneuriale.
- Gestion de la pression et du stress
- Capacité d’adaptation rapide
- Esprit d’équipe et leadership
- Discipline et rigueur
- Résilience face aux échecs
- Fixation d’objectifs à court et long terme
Un modèle de reconversion réussie
La transition professionnelle d’Adrien Dipanda pourrait servir d’exemple à de nombreux sportifs qui s’inquiètent de leur avenir post-carrière. Sa méthode: ne pas attendre la fin pour se préparer, diversifier ses compétences, et surtout, oser couper net pour mieux recommencer.
Son expérience rappelle l’importance d’une préparation mentale et professionnelle bien avant la retraite sportive. « On peut penser qu’il s’agit d’un rôle ingrat« , disait-il à propos de certaines positions sur le terrain, mais cette philosophie pourrait aussi s’appliquer au travail de l’ombre nécessaire pour préparer sa reconversion.
Compétence acquise dans le sport | Application dans l’entrepreneuriat |
---|---|
Leadership (capitaine SRVHB) | Direction d’équipes et de projets |
Gestion du stress (compétitions internationales) | Prise de décisions stratégiques sous pression |
Résilience (après les défaites) | Capacité à rebondir après des échecs commerciaux |
Travail d’équipe (72 sélections en équipe de France) | Collaboration efficace avec partenaires et associés |
Discipline d’entraînement | Rigueur dans la gestion quotidienne des entreprises |
Lors d’un Euro, il déclarait « On peut monter de niveau« , une mentalité de progression constante qu’il applique désormais à ses projets professionnels, cherchant toujours à élever ses standards et ses ambitions.
À 36 ans, l’ancien sportif de haut niveau prouve que la retraite sportive peut être le début d’une aventure tout aussi passionnante que la précédente. Entre ses projets entrepreneuriaux et sa nouvelle vie familiale en Espagne, Adrien Dipanda semble avoir trouvé la recette pour vivre pleinement ses « deux vies ».