Handball : trois nouvelles recrues confirmées, un objectif de budget en hausse de 25% et une organisation déjà prête pour la N1, quels bouleversements pour le Roc suite à sa montée ?

Le Rodez-Onet Club (Roc) vient d’écrire l’une des plus belles pages de son histoire en validant sa montée en Nationale 1, deux journées avant la fin du championnat ! Une accession aussi méritée qu’attendue, arrachée samedi à Limoges (31-29) qui marque l’aboutissement d’un projet mûrement réfléchi. Mais quand certains clubs connaissent le vertige face à l’étage supérieur, le Roc, lui, semble avoir déjà tout prévu. Entre recrutement avancé, budget en hausse de 25% et structures administratives déjà dimensionnées pour ce niveau, les Aveyronnais n’ont pas attendu le coup de sifflet final pour se préparer aux défis qui les attendent. Alors, révolution ou simple évolution pour le club phare de Rodez ?

Une montée préparée de longue date : quand l’anticipation devient stratégie

La simple joie sur le visage des joueurs rocistes samedi soir à Limoges raconte déjà beaucoup. Après les traumatismes de la saison dernière, où la montée s’était plusieurs fois refusée à eux devant leur public, c’est dans l’intimité d’un gymnase de quartier limougeaud que l’équipe a validé son ticket pour la N1. Une célébration intimiste voulue par la direction, histoire de ne pas reproduire les erreurs du passé.

« C’était calculé », confie le président Benoît Courtin, « on ne voulait pas sacraliser ce match-là. » Une approche qui témoigne d’une maturité accrue dans la gestion émotionnelle du club. Pendant que les joueurs fêtaient l’événement dans les vestiaires puis toute la nuit dans les bars ruthénois, les dirigeants, eux, avaient déjà la tête tournée vers les défis à venir.

  • Montée validée deux journées avant la fin
  • Célébration volontairement discrète à l’extérieur
  • Grande fête programmée lors du dernier match à domicile le 24 mai
  • Parade symbolique prévue ce dimanche à Toulouse avec 80 supporters

Pour comprendre l’ampleur du travail mené en coulisses, il suffit de regarder les chiffres impressionnants de croissance du club ces dernières années. De 293 licenciés en 2021, le Roc est passé à 418 la saison dernière. Plus révélateur encore, le nombre d’entreprises partenaires a bondi de 20 à 104 sur la même période ! Cette progression fulgurante témoigne d’un travail de fond systémique, bien au-delà de la simple équipe fanion masculine.

La structuration administrative, premier pilier de l’ambition rociste

Contrairement à beaucoup de clubs amateurs accédant à un niveau supérieur, le Roc n’a pas misé en priorité sur le volet sportif, mais bien sur son organisation interne. « Le premier investissement qu’on a fait en 2021, ça n’a pas été sur le sportif, mais l’administratif », révèle Courtin. Une approche qui s’est avérée payante puisque le club dispose aujourd’hui d’une responsable administrative et RH, véritable « tour de contrôle » de l’association.

Cette anticipation place même le club « au-delà des exigences de la N1 » selon son président, qui rappelle qu’à l’occasion d’une tentative de repêchage administratif l’an passé, « là où certains clubs de N1 avaient mis presque un mois pour fournir le dossier, nous, on l’a fait en 48 heures ! » Un exemple de professionnalisme rare à ce niveau et qui augure bien de la capacité du club à gérer ce nouveau statut.

Indicateur 2021 2025 Évolution
Nombre de licenciés 293 418 +43%
Entreprises partenaires 20 104 +420%
Budget global Non communiqué 600 000€
Objectif budget 2025-2026 750 000€ +25%

L’équation budgétaire et sportive : ambition mesurée pour un avenir solide

Si la montée en N1 est déjà un accomplissement majeur, les ambitions du Roc ne s’arrêtent pas là. Avec un budget qui devrait atteindre 600 000 euros pour cette saison, le club vise une augmentation significative pour la prochaine. « Pour jouer le haut de tableau et pourquoi pas envisager une Nationale 1 Fédérale, on vise un budget entre 700 et 750 000 euros », annonce Benoît Courtin, qui semble avoir des ambitions comparables à d’autres clubs montants.

Toutefois, pas question de « mégalomanie » pour le dirigeant, également DRH à Bosch dans le civil. « On ne dépensera pas l’argent que l’on n’aura pas », tempère-t-il, fixant pour la saison prochaine un objectif de maintien avant de pouvoir « envisager des objectifs plus challenging » par la suite. Car la vision à long terme reste la même : atteindre la Pro Ligue (ex-Pro D2), tout en développant la formation et l’arbitrage, « les deux gros travaux en cours ».

Un mercato ciblé : trois recrues déjà dans la poche

Sur le plan sportif, le Roc ne prévoit pas de révolution, mais plutôt une évolution contrôlée de son effectif. « Il ne faut pas s’attendre à un tsunami », prévient le président, rappelant que le club « était déjà allé chercher des joueurs issus de niveaux supérieurs pour être prêts à faire la bascule. » Une stratégie qu’on retrouve dans plusieurs clubs ambitieux de Nationale 1.

Néanmoins, trois recrues ont déjà donné leur accord et seront officialisées fin mai. S’il se refuse à dévoiler leur identité, Courtin confirme qu’il s’agit de joueurs évoluant « au-dessus de la N2 », dont un particulièrement expérimenté. Contrairement aux années précédentes, aucun ex-Ruthénois ne fera son retour au bercail cette saison.

  • 3 recrues déjà confirmées (annonce officielle fin mai)
  • Des joueurs évoluant déjà au-dessus de la N2
  • Un joueur « expérimenté » parmi les arrivées
  • Pas de retours d’anciens joueurs formés au club
  • Plusieurs départs déjà actés mais non communiqués

Concernant le statut des joueurs, le Roc entend conserver son modèle hybride. Actuellement, tous les joueurs sont liés au club par un CDD de sportif, même s’ils travaillent ou étudient par ailleurs. Seule exception, le gardien Valentin Gouy, arrivé l’été dernier, qui dispose d’un statut de joueur professionnel à part entière. « On y tient, c’est une marque de sérieux », explique Courtin, qui précise qu’une des recrues à venir aura le même statut que Gouy.

Aspect Situation actuelle (N2) Projection (N1) Impact
Statut joueurs CDD sportifs (semi-pro) Maintien + 2 pros Stabilité
Transport Minibus Bus complet ↑ coûts
Staff médical Kiné à tous les matchs Maintien Déjà conforme
Affluence 1300 spectateurs Potentielle hausse ↑ attractivité

L’une des rares nouveautés logistiques concernera les déplacements, généralement plus longs en N1. L’équipe devrait passer du minibus au bus complet, avec l’augmentation des coûts que cela implique. « On a déjà un estimatif, mais c’est la seule inconnue pour l’instant », admet le président.

L’écosystème du Roc : bien plus qu’une équipe première

Ce qui frappe dans l’approche du Rodez-Onet Club, c’est sa vision systémique. Loin de se focaliser uniquement sur l’équipe fanion masculine, le club développe un véritable projet de territoire. « Il y a un vrai projet systémique, pas simplement focalisé sur l’équipe Une garçons. Mais, en même temps, c’est elle qui tire toute la machine du Roc », résume parfaitement Courtin, conscient de l’équilibre à trouver.

Cette philosophie se retrouve dans de nombreux clubs structurants qui cherchent à développer une véritable identité au-delà des simples résultats sportifs. Pour le Roc, cela passe notamment par une attention particulière à l’équipe féminine, actuellement en difficulté d’effectif en N3, mais pour laquelle le président promet « une équipe plus complète » et « une prochaine saison des plus intéressantes ».

L’infrastructure et l’attractivité territoriale : un atout maître

L’un des points forts du Roc réside dans son enceinte, l’Amphi, qui accueille régulièrement 1300 spectateurs. Une affluence qui fait pâlir d’envie certains clubs évoluant déjà plus haut. « Les 1300 personnes qui viennent à l’Amphi sont même un argument pour faire venir des joueurs de plus haut qui nous disent, pour certains : ‘Mais moi, je jouais devant 300 personnes' », se félicite Benoît Courtin.

Cette attractivité territoriale constitue un véritable atout pour le Roc, à l’heure où de nombreux clubs doivent investir massivement pour améliorer leurs infrastructures lors d’une montée. L’Amphi, salle moderne et parfaitement adaptée, offre déjà les conditions optimales pour évoluer en Nationale 1, voire au-delà.

  • Affluence moyenne de 1300 spectateurs à l’Amphi
  • Infrastructure déjà conforme aux exigences de la N1
  • Bassin de supporters fidèles et passionnés
  • Attraction pour les recrues potentielles
  • 80 supporters déjà annoncés pour le déplacement à Toulouse

Un autre facteur d’attractivité réside dans le positionnement géographique du club dans le paysage du handball occitan. « Je maintiens qu’il y a toujours une place pour la Pro Ligue de par le positionnement du Roc vis-à-vis des autres clubs d’Occitanie », affirme le président, conscient que le club peut représenter une alternative intéressante pour les joueurs, notamment face aux géants comme Montpellier ou Nîmes.

Objectif Horizon Conditions de réussite
Maintien en N1 2025-2026 Adaptation au niveau, cohésion d’équipe
Top 5 en N1 2026-2027 Budget 750K€, renforcement effectif
Accession N1 Fédérale 2027-2028 Structure semi-pro complète, centre formation
Ambition Pro Ligue Horizon 5 ans Nouveaux partenaires majeurs, effectif pro

La formation et l’arbitrage : les deux chantiers prioritaires

Si la montée de l’équipe fanion masculine attire logiquement tous les regards, le Roc travaille activement sur deux autres axes majeurs : la formation et l’arbitrage. « Ce sont les deux gros travaux en cours », confirme Benoît Courtin, qui souhaite consacrer « une partie du budget » à ces aspects essentiels pour la pérennité du club.

Cette vision s’inscrit parfaitement dans la tendance actuelle du handball français, où les clubs les plus structurés développent leur propre vivier de talents. À l’image de certains jeunes qui brillent dans les grands clubs, le Roc entend construire sa propre filière de formation pour assurer son avenir et potentiellement nourrir son équipe première dans les années à venir.

Le modèle économique et sportif : une approche pragmatique

L’approche économique du Roc se veut résolument pragmatique. « On ne dépensera pas l’argent que l’on n’aura pas », martèle Courtin, refusant toute forme de « mégalomanie » qui pourrait mettre en péril l’équilibre financier du club. Une philosophie qui tranche avec certains clubs qui ont connu des difficultés suite à des montées trop rapides.

Cette gestion prudente n’empêche pas l’ambition. Le modèle économique vise une croissance contrôlée, avec un budget en hausse de 25% pour la saison prochaine, passant de 600 000 à environ 750 000 euros. Un palier nécessaire pour accompagner la montée en N1 et préparer l’avenir.

  • Hausse budgétaire de 25% (de 600K€ à 750K€)
  • Maintien du modèle économique actuel
  • Recherche de nouveaux partenaires
  • Investissement dans la formation
  • Développement des équipes féminines

Le modèle sportif suit la même logique : conserver une ossature forte tout en apportant des renforts ciblés. Les trois recrues déjà actées viendront compenser quelques départs pour former un effectif équilibré, capable de relever le défi de la N1. À l’instar de clubs qui misent sur des talents internationaux, le Roc privilégie l’expérience et la connaissance du niveau supérieur.

La saison prochaine s’annonce donc comme celle de la découverte et de l’adaptation. Avec un premier objectif de maintien avant de pouvoir, éventuellement, viser plus haut par la suite. Car si l’avenir s’écrit en N1 pour l’instant, le Roc garde en tête son ambition de Pro Ligue à moyen terme. Un rêve qui semble désormais un peu plus proche.

Secteur de développement Situation actuelle Objectifs à 2 ans
Formation jeunes En construction Labellisation fédérale
Équipe féminine N3 Difficultés d’effectif Équipe compétitive, maintien
Arbitrage Chantier en cours Formation d’arbitres régionaux
Partenariat entreprises 104 partenaires 150 partenaires, club business

La grande fête à venir : communion avec le public aveyronnais

Si la montée a été validée dans l’intimité d’un gymnase limougeaud, la vraie célébration avec le public ruthénois est programmée pour le 24 mai, lors du dernier match de la saison à domicile. L’occasion d’une grande communion entre les joueurs, le staff et ce public si précieux qui remplit l’Amphi match après match.

D’ici là, les supporters aveyronnais ne comptent pas rester inactifs. Ce dimanche, pour le déplacement à Toulouse initialement prévu comme un choc décisif pour la montée et désormais transformé en parade, un bus de supporters et environ 80 aficionados sont attendus. Une mobilisation qui témoigne de l’engouement populaire autour du club et qui constitue l’une de ses plus grandes forces pour aborder sereinement l’avenir en Nationale 1.

Pour les connaisseurs du handball français, le Roc apparaît comme un exemple de club ayant su construire son ascension de manière méthodique et structurée. Loin des révolutions de palais ou des coups d’éclat financiers, les Aveyronnais ont bâti pierre par pierre un édifice qui semble aujourd’hui solide et prêt à supporter le poids des ambitions nouvelles.

En attendant de connaître en juin la composition de leur poule de N1, les hommes de Yohann Ploquin – qui devrait logiquement rester aux commandes – peuvent savourer cette accession tant méritée. Pour les amateurs de handball, l’arrivée du Roc en N1 sera à suivre de près la saison prochaine, tant le club semble avoir mis tous les atouts de son côté pour réussir à ce niveau.

Avatar photo
Bonjour, je m'appelle Léo, j'ai 30 ans et je suis entraîneur de handball passionné. Mon objectif est de transmettre mes connaissances et d'accompagner mes joueurs vers l'excellence, tant sur le plan technique que moral. J'aime créer un environnement où chaque athlète peut s'épanouir et donner le meilleur de lui-même. Rejoignez-moi dans cette aventure sportive !